A trop chercher, parfois ...
Elle était là, à s'énerver face à la machine: "J'ai quand-même bien dû le mettre quelque part ce f*** fichier que j'ai téléchargé!!!" Rien à faire. Pourtant c'était un super plan qu'une copine lui avait procuré, un genre de vidéo pas très glamour, c'est sûr, mais bien pratique: une espèce de karaoké pour choriste paresseux (pléonasme, on le sait): il s'agissait d'avoir, synchrônes, partition et musique sur l'écran et dans les oreilles.
Mais là, rien à faire, impossible de retrouver où elle avait bien pu ranger ce fichier.
Finalement le virtuel pouvait être aussi évervant que le quotidien bien réel: c'est toujours quand on a rangé quelque chose qu'on ne le retrouve pas; alors que bien sûr, les mille et un petits riens qui traînent (au fond du sac, sur la tablette de l'entrée, sur le siège arrière de la voiture ...) on ne les égare jamais et ils se tiennent là, pénards et empousssiérés pendant des mois comme des amis fidèles sur qui on sait pouvoir toujours compter.
Bon, elle n'allait pas s'en laisser compter et la voilà qui s'aventure dans un truc appelé bibliothèque. ("Tiens, j'ai une bibli dans mon ordi, première nouvelle!"). Elle cherche, farfouille, se ballade dans les musiques, images et finalement en désespoir de cause va sur la rubrique vidéo.
Elle n'aurait pas dû, d'abord parce que ça n'a servi à rien, le fichier égaré n'a pas été retrouvé, mais surtout parce qu'elle est tombée sur un diaporama de l'été 2009 ... Et que le spleen de ce dernier été de sa mère, dans La maison pyrénéenne, avec sur les visages de tous, la certitude que c'était Le dernier été, tout ça lui a sauté à la figure.
Bien sûr, elle se l'est repassé en boucle toute la soirée. Et pour l'apprentissage des partoches, ça l'a pas fait ce soir là.
Il y a des jours, on ferait mieux d'aller se coucher de bonne heure.