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La crémière navigue entre deux eaux
26 février 2011

Défi du samedi : un portail au fond d'un jardin

(Je viens d'aller faire un tour sur le site du défi, ben on dirait qui'ls n'ont pas reçu mon texte, tant pis, de toutes façons vous le trouverez ici ...

PS: C'est un signe peut-être ? A analyser, c'est sûr !!!)

 

Le rêve.

 

Moins dix, il avait le temps de trouver une place non payante dans le quartier et d’arriver tranquille, pile à l’heure pour sa séance.

Il était content, pour une fois qu’il avait réussi à se souvenir d’un rêve, il ne l’avait pas laissé s’échapper et avait même noté sur un bout de papier quelques mots pour mieux fixer les images et les sentiments que ce rêve lui avait laissé.

Voilà, maintenant il était assis dans la salle d’attente. Oh, de l’attente il n’y en avait jamais beaucoup, elle venait toujours le chercher rapidement. La porte s’ouvre, « bonjour, allez-y ».

Il entre, s’assoit sur le fauteuil qu’elle lui désigne, en face du sien. Sur la gauche, un divan, mais elle ne lui a pas encore proposé, depuis six mois qu’il vient régulièrement deux fois par semaine, de s’y allonger.

-         « Oui ?

-         Voilà, j’ai fait un rêve, je voudrais vous le raconter…

-         Bien,

-         J’étais enfant, dans le jardin de ma grand-mère, avec mes sœurs. Je pense que j’avais quatre ans, peut-être moins, en tout cas pas plus, ce jardin c’était celui de mes grands parents de Bretagne, et après ils sont partis en maison de retraite et la maison on n’y allait plus.

-         Vous étiez avec vos sœurs, donc ?

-         Oui, les deux plus grandes. Dans mon rêve elles acceptaient que je les suive, dans la réalité, elles me rembarraient le plus souvent, trop bébé elles disaient et moi ça me mettait en rage !

-         Ce jardin ?

-         En fait il ne ressemble pas vraiment au jardin du grand-père, le vrai avait un genre de porte au fond, une porte qui  était de bois plein, et que je n’ai jamais vue ouverte. Dans le rêve la porte est une grille en fer forgé, on voit le chemin qui continue plus loin, et surtout dans le rêve on peut ouvrir la porte.

-         C’est intéressant, ça, et qu’avez-vous ressenti en voyant cette porte ?

-         J’étais excité, curieux, j’avais un peu la trouille aussi…

-         Et ?

-         Mes soeurs, je ne sais plus où elles se trouvaient à ce moment là du rêve, peut-être qu’elles avaient passé la porte, peut-être qu’elles étaient retournées dans la maison…

-         Qu’avez-vous fait ?

-         Je les ai appelées, mais personne n’a répondu, et puis il y avait cette grille ouverte qui m’attirait énormément, finalement j’ai décidé d’aller voir, de la franchir… Et je me suis réveillé.

-         Vous avez décidé de franchir la grille, finalement

-         Oui…Oui, j’ai décidé d’y aller. Mais je ne sais pas ce qu’il y a après la grille, dans mon rêve, ça s’arrête là !

-         Vous avez franchi la grille, c’est un grand pas, et vous l’avez fait seul au bout du compte. Bien, on va s’arrêter là, la prochaine séance, vous irez sur le divan.

 

Il paya et sortit un peu sonné. Il l’avait bien senti que ce rêve était important… PFF… La prochaine séance sur le divan ! Il avait quand même un peu la trouille en y repensant, un peu comme quand dans son rêve il avait décidé de franchir la grille…

Il rejoignit sa voiture. Merde ! Un PV !  Evidemment, il s’était garé juste devant la grille d’entrée d’une propriété ! Non mais, je t’en foutrai moi, des séances d’analyse dans des quartiers impossibles où on ne trouvait jamais à se  garer ! Il était furieux. Il lui revenait cher, finalement ce rêve de jardin et de grille à franchir… Il ne l’aurait pas volé, tiens, le divan de la prochaine séance, et il avait intérêt à être confortable, en plus !

Et y’avait intérêt, se dit-il en démarrant sa voiture, à ce que ce qu’il y avait derrière la grille du jardin du rêve soit vraiment vraiment … intéressant !

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Commentaires
Z
je suis passé en coup de vent aux défis donc ton texte est un des premiers que je découvre<br /> j'ai bien aimé ce pan d'analyse qui coute double(le PV et les honoraires) et permet d'accéder au divin divan<br /> cette grille "c'est la porte ouverte à toutes les fenêtres" !
S
> Walrus, merci de réparer mon oubli, c'est vraiment sympa. C'est vrai que je vais très rarement sur l'adresse mail qui me sert pour ce blog, alors je n'ai pas lu ton message. Je ferai plus attention la prochaine fois... (signé: "encore une quiche de plus sur le web")<br /> > Teb, un portail entr'ouvert est-il un obstacle en lui même, ne sommes-nous pas nos propres obstacles? ;-) (signé: "La réincarnation du Bouddah chez Mme Michu")<br /> > Adrienne, pas mon type de rêve, les jardins en friche, moi je rêve assez souvent de métros ... Moins bucolique, n'est-ce pas ? (Signé: "moi, mon analyste et mes chaussures rouges")<br /> > Joye: Merci encore (Signé: "le ver de terre qui regardait une étoile de l'Iowa")
J
C'est drôlement bien écrit, soum', re-bravo !!!
A
ah oui, envoyer un mail et oublier d'y joindre le doc, à qui cela n'est-il pas arrivé?<br /> ;-)<br /> mais tu vois, c'est réparé!<br /> <br /> tu l'as écrit au masculin, mais comme pour Flaubert et sa madame Bovary, c'est un peu de toi que tu parles? non?<br /> <br /> en tout cas, j'aime beaucoup!
T
Il y a une chanson qui dit "il suffit de passer le pont"<br /> http://www.dailymotion.com/video/x3morr_brassens-il-suffit-de-passer-le-pon_music<br /> <br /> Finalement... il y a toujours un "obstacle" à franchir ;-))
La crémière navigue entre deux eaux
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