Un peu de parisianisme, une fois n'est pas coutume
Bon, c'est "un peu" le printemps par chez moi, aussi dimanche dernier en profitais-je pour aller faire un tour sur mon destrier à deux roues et "assistance électrique", (faut pas pousser, le sport, faut pas en abuser non plus!)
Me voilà donc partie et hardie petite, je décide de traverser la "frontière", qui comme dans beaucoup d'autres endroits ailleurs est ici matérialisée par un fleuve*.
D'habitude je reste côté rive gauche du fleuve, (oui, nous aussi nous avons notre "Seine" locale et nos clivages rive gauche/rive droite), et je la suis jusqu'à son embouchure.
Rive gauche, côté sud, on trouve un ancien quartier ouvrier, mais vraiment ancien, ne subsistent plus qu'une usine aéronotique (entourée des rue Latécoère, Blériot et autres Saint-Exupéry), et quelques noms de rue "exotiques" maintenant au milieu de toutes ces villas cossues: rue des artisans, de la verrerie, de la corderie, de la tannerie, du bassin, de la bouchonnerie, de la forge ...(On se croirait au journal de midi de TF1 ! )
Bon, mais ce dimanche, j'ai décidé d'aller voir de l'autre côté, chez "les croque-maïs" (comme si de ce côté-ci on n'en cultivait pas aussi du maïs, mais passons, tout Flamand a son Wallon ! )
De l'autre côté du fleuve, la zone inustrielle et portuaire. Beaucoup moins chic et moins pavillonnaire.
Des quais encombrés de grumes à longueur d'année, une acierie qui recycle les carcasses de voitures (ben tiens, qu'est-ce que vous croyez qu'elle devient votre ancienne bagnole pour laquelle le gouvernement vous a généreusement octroyé une prime qui est une forme à peine déguisée de subvention à l'industrie automobile? Elle arrive par camions -le train, connaît pas beaucoup- et se fait broyer menue et bruyamment sur le port) ; des usines chimiques et surtout pas mal de friches industrielles, rapport aux usines qui ont fermé et n'en finissent pas de rouiller...
Ce qui est rigolo, si on peut dire, c'est que vous habitiez rive droite ou gauche, vous vous situez de toute manière en zone à rique : risque météo (tempêtes) et Sévéso (industries chimiques à risque).
Me voici donc à pédaler tranquille (évidemment avec l'assistance électrique même sur le plat, je ne me suis pas foulée ! ) le long du fleuve, côté prolo. Et là vous sentez la nuance, rien que dans les noms de rues: boulevard Lénine, rue du 1er mai, du 19 mars 62, de l'avenir, allée Elsa Triolet, Paul Eluard, J. Duclos; Salle Paul Vaillant Couturier, Rue Rôle Tanguy, Salvador Allende, et j'en passe.
Pas difficile de deviner la couleur politique de notre rive droite !
Le but de ma petite balade ? La plage du métro**.
Vous voyez, on n'est pas si loin de la Seine, finalement !
Allez, vous avez le bonjour des mimosas en fleur.
*Oh, un fleuve très local, il débute comme un gave pyrénéen, se grossit des copains en un lieu appelé "les gaves réunis", et finit à l'océan comme il se doit après la dernière contribution d'une rivière à truites qui le rejoint en plein centre de notre sous-préfecture et contribue ainsi à définir divers quartiers : entre les rives des deux fleuves, le "petit", au de là, le "grand" et de l'autre côté de la rive, côté nord, le quartier Saint Esprit, quartier annexé tardivement, qui fut le quartier des réprouvés et autres populations en recherche de port d'attache, et son extension, un peu plus haut, la ZUP.
**La plage du métro est appelée ainsi car toute proche du centre de vacances du CE de la RATP.
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